Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/87

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s’approcha d’elle et lui offrit son aide pour la relever ; mais ses efforts furent impuissants, et il fallut que deux voisins, MM. de Vortel et de Plan, lui vinssent en aide.

À trois, ils parvinrent à relever Mme Fichini ; elle était rouge, furieuse, moins de sa chute que des rires excités par cet accident, et se plaignit d’une foulure à la jambe.

Sophie se tint prudemment à l’écart, pendant que sa belle-mère recevait les soins de ces dames ; quand le mouvement fut calmé et que tout fut rentré dans l’ordre, elle demanda tout bas à Camille de s’éloigner.

« Pourquoi veux-tu t’en aller ? dit Camille ; nous allons dîner à l’instant. »

Sophie, sans répondre, écarta un peu ses mains de son ventre, et découvrit une énorme tache de café au lait.

Sophie, très bas.

Je voudrais laver cela.

Camille, bas.

Comment as-tu pu faire cela en voiture ?

Sophie, bas.

Ce n’est pas en voiture, c’est ce matin à déjeuner : j’ai renversé mon café sur moi.

Camille, bas.

Pourquoi n’as-tu pas changé de robe pour venir ici ?