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LES VACANCES.

LÉON.

Il est probable que les sauvages les ont mangés.

Sophie poussa un cri d’horreur.

« Tais-toi donc, Léon, dit Jean avec colère ; tu as l’air de chercher tout ce qui peut affliger davantage la pauvre Sophie.

LÉON, avec humeur.

On ne peut donc pas parler, maintenant ?

JEAN.

Non, on doit se taire, quand on n’a que des choses désagréables à dire.

Sophie pleurait ; Jacques l’embrassait et lançait à Léon des regards furieux. Camille, Madeleine, Marguerite et Jean consolaient et rassuraient de leur mieux Sophie, tout en regardant Léon d’un air de reproche.

Ils finirent par lui persuader que son cousin vivait et qu’il reviendrait bientôt. Léon restait à l’écart, regrettant ce qu’il avait dit, mais ne voulant pas le faire voir.

« Mes enfants, dit M. de Rugès, s’approchant d’eux très-ému, rentrons à la maison. Ne parlez pas à Mme de Rosbourg de la rencontre que nous avons faite de ce brave homme. Je la préparerai à le voir.

CAMILLE.

Pourquoi cela, mon oncle ? est-ce qu’il connaît Mme de Rosbourg ?