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LES VACANCES.

honteux de se trouver en présence de tous ces visages inconnus.

« Viens, mon garçon, lui cria M. de Rosbourg, ce ne sont pas des sauvages ; pas de danger à courir, va ! D’ailleurs tu es homme, toi, à aller en avant, jamais en arrière. En avant donc et embrasse tes amis. Voici ma femme d’abord, puis ma petite Marguerite, puis… Ma foi, je ne connais pas les autres, mais comme nous sommes en pays ami, embrassons-les tous pour faire connaissance ; ils diront leurs noms après. »

La mêlée fut générale ; tout le monde s’embrassait en riant. La belle et aimable figure de M. de Rosbourg avait déjà séduit tous les enfants ; l’air déterminé de Paul, sa taille élevée, son apparence vigoureuse, sa figure intelligente et bonne, disposèrent en sa faveur les cœurs des enfants. M. de Rosbourg se retira en riant, avec sa femme ; Sophie présenta Paul à tous ses amis.

« Voici d’abord Marguerite, la fille de notre bon capitaine ; c’est elle qui est la plus jeune et avec laquelle je me suis le plus amusée et disputée ; nous te raconterons tout cela. Voici mes chères amies Camille et Madeleine, si bonnes, si bonnes, qu’on les appelle les petites filles modèles. Voici notre petit ami Jacques de Traypi, un petit malin, mais bien bon. Voici Jean de Rugès, qui a douze