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LES VACANCES.

à courir, à éviter les dangers, à reconnaître les approches de l’ennemi. Mais voilà la cloche du dîner qui nous appelle ; mon estomac obéit avec plaisir à cette invitation.

MARGUERITE.

Et ce soir tu achèveras ton histoire, n’est-ce pas ?

PAUL.

Oui, petite sœur, je te le promets.

Et ils coururent tous au salon, où on les attendait pour se mettre à table.

Après le dîner, et après une très-petite promenade, qui fut trouvée bien longue et que les parents abrégèrent par pitié pour les gémissements des enfants et pour les maux de toute sorte dont ils se plaignaient, on rentra au salon et chacun reprit sa place de la veille. Marguerite ne manqua pas de reprendre la sienne sur les genoux de son père, et de lui entourer le cou de son petit bras.

« Je suis resté hier, dit Paul, au moment où mon père appelait le Normand pour abattre des arbres et construire notre hutte. Les sauvages s’étaient déjà mis au travail ; ils commençaient à couper lentement et péniblement de jeunes arbres, avec des pierres tranchantes ou des morceaux de coquilles. Mon père et le Normand arrivèrent