Page:Ségur - Les vacances.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
PAUL, s’écriant et sautant de joie.

Merci, merci, mon père, mon bon père. Que vous êtes bon ! je vais aller le dire à Marguerite.

M. DE ROSBOURG, riant.

Mais attends donc, nigaud ; que lui diras-tu ? Tu ne sais rien encore !

PAUL.

Je sais tout, puisque je sais que je resterai toujours près de vous, près de ma mère, de Marguerite.

M. DE ROSBOURG.

Tiens, tiens, comme tu as vite arrangé cela, toi ! et ma carrière ? la marine ! qu’en fais-tu ?

PAUL, étonné.

Votre carrière ? est-ce que… est-ce que vous retourneriez encore en mer ?

M. DE ROSBOURG.

Et si j’y retournais, est-ce que tu ne m’y suivrais pas ? ou bien aimerais-tu mieux achever ton éducation ici avec ta mère et ta sœur ?

— Avec vous, mon père, avec vous, partout et toujours, s’écria Paul en se jetant dans les bras de M. de Rosbourg.

— J’en étais bien sûr, dit M. de Rosbourg en le serrant contre son cœur et en l’embrassant. Tu serais aussi malheureux séparé de moi que je le serais de ne plus t’avoir, mon fils, mon compagnon d’exil et de souffrance. Mais sois tran-