Page:Ségur - Les vacances.djvu/286

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PAUL.

Et moi je suis grand. Voilà pourquoi je comprends le bonheur de vivre près de mon père et d’être élevé par lui.

MARGUERITE.

Mais pourquoi donc nous quitterais-tu, Sophie ? nous vivrons tous ensemble comme avant.

SOPHIE.

Je crois que c’est impossible. Ton père voudra être chez lui.

MARGUERITE.

Eh bien ! nous t’emmènerons.

SOPHIE.

C’est impossible. Je gênerais là-bas ; je ne gêne pas ici. M. de Fleurville est pour moi ce que ton papa est pour Paul ; Camille et Madeleine sont pour moi ce que tu es pour Paul. Je resterai.

JACQUES.

Et moi, je suis donc un rien du tout, qu’on ne me regarde seulement pas.

PAUL.

Tu es, mon cher petit ami, un ancien ami de Marguerite. Je te connais assez pour savoir que tu seras toujours le mien. Mais toi, Jacques, tu vis avec ton papa et ta maman qui t’aiment ; tu n’as pas d’inquiétude à avoir sur ton bonheur, et je suis sûr que tu partages le mien.