Page:Ségur - Les vacances.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LÉON, timidement.

Je n’entends rien, moi. Tu te trompes, je crois.

PAUL.

Non, non, je ne me trompe pas. Dépêchons-nous. Viens. (Tout bas, se penchant à l’oreille de Léon.) Viens donc ; avec moi il n’y a pas de danger. »

Paul saisit la main de Léon, et tout en l’entraînant il lui dit à mi-voix : « Courage, courage donc !… montre-leur que tu n’as pas peur ! ne me quitte pas… marche hardiment. »

Ils coururent vers le chemin d’où partait le bruit, pendant que M. de Rugès, surprit, répétait :

« Le voilà parti mais pour tout de bon, cette fois ! il court aussi vite que Paul… C’est qu’il n’a pas l’air d’avoir peur. Y venez vous aussi, Rosbourg ? Viens-tu, Traypi ?

M. DE ROSBOURG.

Ne les suivons pas de trop près, pour leur donner le mérite de secourir ceux qui appellent. S’ils ont besoin de renfort, Paul sait que je suis là, prêt à me rendre à son appel… Tiens… quel accent indigné a Paul !… L’entendez-vous ? belle voix de commandement ! c’est dommage qu’il ne soit pas dans la marine ou dans l’armée… Ah ! diable ! l’affaire se gâte ! j’entends des cris et des coups… approchons ; il est temps. »