Page:Ségur - Les vacances.djvu/348

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ter son père et sa mère, ce qui fut très-facile puisqu’elle épousa Paul quand elle fut grande, et que tous deux consacrèrent leur vie à faire le bonheur de leurs parents. Léon, aussi bon, aussi indulgent, aussi courageux qu’il avait été hargneux, moqueur et timide, devint un brave militaire. Pendant vingt ans il resta au service ; arrivé, à l’âge de quarante ans, au grade de général, couvert de décorations et d’honneurs, il quitta le service et vint vivre près de son ami Paul, qu’il aimait toujours tendrement.

Jacques conserva toujours la même tendresse pour Paul et Marguerite ; tous les ans, il venait passer les vacances avec eux. Quand il devint grand, il entra au conseil d’État, épousa une sœur de Marguerite, née peu de temps après nos vacances, nommée Pauline en l’honneur de Paul, qui fut son parrain, et qui était en tout semblable à Marguerite, dont elle avait la bonté, la tendresse, l’esprit et la beauté. Il fut toujours un homme charmant, plein d’esprit, de vivacité, de bonté, de vertu, et ils vécurent tous ensemble, parfaitement heureux.

Les Tourne-boule quittèrent le pays et la France pour habiter l’Amérique avec les débris de leur fortune perdue en luxe et en vanité ; Mlle  Yolande, mal élevée, sans esprit, sans cœur et sans