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LES VACANCES.

amené pour le faire travailler à notre cabane. Allons, mon petit Jacques, dis-nous qui t’a aidé à bâtir si bien et si vite ta cabane. Nous ferons semblant de ne pas le savoir, je te le promets.

JACQUES.

Pourquoi feriez-vous semblant ?

JEAN.

Pour qu’on ne te reproche pas d’être indiscret.

JACQUES.

Ha ! ha ! vous croyez donc que quelqu’un a eu la bonté de m’aider, que ce quelqu’un serait fâché si je vous disais son nom, et tu veux, toi, Jean, que je sois lâche et ingrat, en faisant de la peine à celui qui a bien voulu se fatiguer à m’aider ?

LÉON.

Ta, ta, ta, voyez donc ce beau parleur de sept ans ! Nous allons bien te forcer à parler, tu vas voir.

JEAN.

Non, Léon, Jacques a raison ; je voulais lui faire commettre une mauvaise action, ou tout au moins une indiscrétion.

LÉON.

C’est pourtant ennuyeux d’être joué par un gamin.

SOPHIE

N’oublie pas, Léon, que tu l’as défié, que tu