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LES VACANCES.

sait en son cœur de reconnaissance et d’affection pour Jean, de regret d’avoir blessé Léon. Il se rapprocha petit à petit, et au dernier mot de Jean, il fit un bond vers Léon et lui dit :

« Pardonne-moi, Léon, de t’avoir fâché ; j’ai eu tort, je le sens ; et j’ai entraîné Marguerite à mal faire comme moi ; elle en est bien fâchée comme moi aussi : n’est-ce pas, Marguerite ?

MARGUERITE.

Certainement, Jacques, j’en suis bien fâchée ; et Léon voudra bien nous excuser en pensant que toi et moi étant les plus petits, nous nous sentons les plus faibles, et qu’à défaut de nos bras nous cherchons à nous venger par notre langue des taquineries des plus forts.

Léon ne dit rien, mais il donna la main à Marguerite, puis à Jacques.

Les papas et les mamans, qui étaient assis et causaient plus loin, se levèrent pour continuer la promenade. Les enfants les suivirent ; Jacques s’approcha de Jean et lui dit avec tendresse :

« Jean, je t’aime, et je t’aimerai toujours.

MARGUERITE.

Et moi aussi, Jean, je t’aime, et je te remercie d’avoir défendu mon cher Jacques contre Léon. »