Page:Ségur - Les vacances.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
LES VACANCES.

crié, mais ma voix était étouffée par la frayeur, puis par la profondeur du trou où j’étais tombée.

JEAN.

Pauvre Sophie, quelle horreur, quelle angoisse tu as dû éprouver !

SOPHIE

J’étais à moitié morte de peur. Je croyais qu’on ne me trouverait jamais, car je sentais combien ma voix était sourde et affaiblie. Je pris courage pourtant quand j’entendis appeler de tous côtés ; je redoublai d’efforts pour crier, mais j’entendais passer près de l’arbre où j’étais tombée, et je sentais bien qu’on ne m’entendait pas. Enfin, notre cher et courageux Jean m’a entendue, et m’a sauvée avec l’aide de mon bon petit Jacques.

JEAN.

Et c’est lui qui a eu l’idée de nouer les deux vestes ensemble.

— C’est un vrai petit lion, dit Madeleine en l’embrassant.

LÉON, d’un air moqueur.

Plutôt un écureuil, en raison de son agilité à grimper aux arbres.

MARGUERITE, vivement.

Chacun a son genre d’agilité : les uns grimpent aux arbres comme des écureuils au risque de se