Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/111

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Malaret, 1871, 29 décembre.

Merci, mon bon petit Jacques, de ta seconde lettre qui m’a un peu rassurée en me donnant la presque certitude que papa vous ferait revenir à Livet [1] ; j’espère que vous y êtes depuis hier matin ; j’avais écrit à X. et j’attends des nouvelles de votre départ ; peut-être prolongera-t-on le congé à cause de la contagion ou plutôt l’épidémie… Je vous souhaite à tous la bonne année, heureuse pour l’âme, pour le cœur et pour le corps. Je te remercie, cher enfant, des souhaits que tu fais pour moi et je te les rends avec usure. Je vais bien ; mon doigt seul me rappelle la fragilité de la chair humaine ; pourtant il va mieux et tu vois que mon écriture est plus régulière. Embrasse bien tous pour moi ; j’embrasse avec toi, bien tendrement, le jeune Paul. Je crains que vous n’ayez été gelés en route ; il a fait bien froid ces deux jours derniers et vous n’aviez pas de couverture de voyage ; et ton manteau est si court et si étroit ! Adieu, mon petit chéri ; que le bon Dieu te bénisse avec tous les tiens.

N’oublie pas d’écrire à ton oncle Gaston pour le jour de l’an ; il représente le chef de ta famille maternelle, comme ton oncle Victor est le chef de ta famille paternelle.

Grand’mère de Ségur.


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Malaret, 10 février 1872.

Cher enfant, je crains que tu ne sois pas sorti mercredi, car ni toi ni ton oncle [2] vous ne m’avez écrit un mot. Je t’envoie pour ta fête un billet de 25 francs ci-inclus ; tu

  1. Pour les vacances du jour de l’an.
  2. Gaston ; Jacques était réinstallé Vaugirard.