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nom) est venue jusqu’à Beaujay ; le cerf s’est jeté dans la rivière près du pont. Les chiens s’y sont précipités après lui et l’ont pris dans Peau. Les piqueurs ont été obligés d’entrer aussi dans la rivière pour avoir le cerf. Tout le village, y compris M. le curé, était rassemblé autour des chasseurs ; c’est M. de Cha… Cha… (je ne sais quoi) qui a égorgé le pauvre animal. Adieu, mon cher petit bien-aimé, je t’embrasse bien tendrement.

Grand’mère de Ségur.


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Les Nouettes, 1866.


Mon cher petit Jacques chéri, j’espère qu’on t’a apporté ton papier à lettres, tes enveloppes, tes plumes, porte- plumes. Serre les bien de peur qu’on ne te les chipe. Tu sais que messieurs les collégiens sont forts sur le chipage, ce qui est très mal, car chiper c’est voler et faire de la peine à ceux qu’on vole.

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Paul et Françoise parlent beaucoup de toi ; ils sont contents que tu viennes passer huit jours à Livet, après Pâques.

Papa a tué deux lièvres que nous avons mangés et que nous aurions bien voulu t’envoyer ; mais c’est impossible ; tu n’aurais pas pu les manger, à cause de tes nombreux compagnons. Les deux ravaudes chassent admirablement ; papa te fera chasser pendant ton séjour à Livet ; et il est probable que ce sera moi qui vous amènerai de Paris.

Tu dois avoir beau temps pour tes promenades ; ici il fait beau presque tous les jours. Paul et Françon vont à Aube tous les jours pour faire des emplettes. Hier Paul a acheté un sécateur de 75 centimes ; il en est enchanté et