Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/66

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Verfeil (Haute-Garonne). Voilà ma commission faite. Adieu, mon cher petit Jacques chéri ; si tu as besoin de quelque chose, n’oublie pas que je suis là, toujours heureuse de te rendre service et de te faire plaisir. Je t’embrasse bien tendrement, mon petit chéri ; cousins, cousines, tantes et oncles t’embrassent aussi de tout cœur.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 25 juin 1870.

Cher enfant, tu dois avoir bien souffert de la chaleur, ces jours derniers, surtout le jour de séance, mardi, et le. surlendemain 23, jour de la grande promenade, si je ne me trompe. Depuis hier (Saint-Jean) il fait presque froid ; je m’en réjouis comme toi et pour toi. La sécheresse continue à tout détruire et brûler ; pourtant les récoltes de ton oncle Armand se maintiennent fraîches et belles, à cause des labours profonds et autres choses qui permettent aux racines de gagner le terrain humide. À Livet, les foins de papa sont diminués des trois quarts ; aux Nouettes, dans le parc, ton oncle Anatole a 700 bottes au lieu de 2000. Les pauvres petits fermiers ou propriétaires sont obligés de vendre leur bétail à vil prix, n’ayant pas de quoi le nourrir. Nous allons bien ici ; Élisabeth a eu la rougeole, mais très douce ; elle est sortie hier pour la première fois. Louis de Malaret l’a eue aussi avec cinq autres camarades, mais aussi bénigne qu’Élisabeth ; il est retourné en classe hier vendredi, mais sans études, pour ménager les yeux qu’il a fort délicats.

Dis-moi quand vous commencez les compositions pour les prix et ce que tu peux espérer en fait de prix ; auras-tu quelque chose en excellence ? Je te demanderai de prier le