Tant mieux, cela fait que nous aurons aussi habillé la petite fille.
Nous voilà donc enfin d’accord, grâce à Mme Juivet : ce n’est pas sans peine. »
J’avais tout entendu, puisque la porte était restée ouverte ; j’étais indigné contre Mme Juivet, qui faisait payer à mes bonnes petites maîtresses le double au moins de ce que valaient ses marchandises. J’espérais que les mamans ne les laisseraient pas faire le marché. Nous retournâmes à la maison ; tout le monde fut d’accord en revenant… grâce à Mme Juivet… comme avait dit innocemment Madeleine.
Il faisait beau temps ; on était assis sur l’herbe devant la maison quand nous arrivâmes. Pierre, Henri, Louis et Jacques avaient pêché dans un des étangs pendant que nous étions au village ; ils venaient de rapporter trois beaux poissons et beaucoup de petits. Pendant que Louis et Jacques m’ôtaient mon bât et ma bride, les quatre cousines expliquèrent à leurs mamans ce qu’elles avaient acheté.
« Pour combien d’argent en avez-vous ? demanda la maman de Thérèse. Combien te reste-t-il de tes vingt francs, Thérèse ? »
Thérèse fut un peu embarrassée ; elle rougit légèrement.
« Il ne me reste rien, maman, dit-elle.