Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/203

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n’aime pas qu’on jette les dragées aux enfants comme à des chiens.

— Camille, Pierre, venez, voici l’enfant qui arrive ; on va bientôt partir, » s’écria Madeleine qui arrivait tout essoufflée.

Tous partirent en courant pour aller au-devant de l’enfant.

« Oh ! que notre filleule est belle ! dit Pierre.

Camille.

Je crois bien ! elle a une robe brodée tout autour, un bonnet de dentelle, un manteau doublé de soie rose.

Pierre.

Est-ce toi qui as donné tout cela ?

Camille.

Oh non ! Je n’avais pas assez d’argent ; c’est maman qui a tout payé, excepté le bonnet, que j’ai acheté de mon argent. »

Tout le monde était prêt ; quoiqu’il fît très beau temps, la calèche était attelée pour mener l’enfant avec sa nourrice, le parrain et la marraine. Camille et Pierre étaient fiers de se trouver, comme de grandes personnes, tout seuls dans la voiture. Ils partirent ; moi, j’attendais, attelé à la petite voiture des enfants ; Louis, Henriette et Élisabeth se mirent devant pour mener, et Henri grimpa derrière ; les mamans, les papas et les bonnes étaient partis les uns après les autres pour se trouver près de nous en cas d’accident,