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Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/209

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enfants deviennent semblables à des chiens qui se battent pour un os. Si jamais je suis marraine dans ce pays-ci, je ferai donner des dragées, et je ferai porter aux pauvres l’argent qu’on dépense en centimes, perdus en grande partie.

Madeleine.

Vous avez bien raison, maman ; tâchez, je vous en prie, que je sois aussi marraine pour faire comme vous dites.

La maman, souriant.

Pour être marraine, il faut avoir un enfant à baptiser, et je n’en connais pas.

Madeleine.

C’est ennuyeux ! J’aurais été marraine avec Henri. Comment nommeras-tu ton filleul, Henri ?

Henri.

Henri, comme de raison ; et toi ?

Madeleine.

Je l’appellerai Madelon.

Henri.

Quelle horreur ! Madelon ! D’abord ce n’est pas un nom.

Madeleine.

C’est un nom tout comme Pierrette.

Henri.

Pierrette est plus joli ; et puis, tu vois bien que Pierre a cédé.

— Je pourrai bien céder aussi, dit Madeleine en riant : mais nous avons le temps d’y penser. »

Nous arrivions au château ; chacun descendit de