Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/242

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Pierre.

C’est une bonne idée que tu as là, pourvu qu’il veuille bien encore !

Camille.

Il faudra bien qu’il veuille ; fais seller le poney et les ânes ; quand ils seront prêts, vous le ferez monter le sien. »

Pierre alla trouver Auguste, qui faisait enrager Louis et Jacques, en prétendant les aider de ses conseils pour embellir leur petit jardin ; il bouleversait tout, arrachait les légumes, replantait les fleurs, coupait les fraisiers, et mettait le désordre partout ; les pauvres petits cherchaient à l’en empêcher, mais il les repoussait d’un coup de pied, d’un coup de bêche, et lorsque Pierre arriva, il les trouva pleurant sur les débris de leurs fleurs et de leurs légumes.

« Pourquoi tourmentes-tu mes pauvres petits cousins ? lui demanda Pierre d’un air mécontent.

Auguste.

Je ne les tourmente pas ; je les aide, au contraire.

Pierre.

Mais puisqu’ils ne veulent pas être aidés ?

Auguste.

Il faut leur faire du bien malgré eux.

Louis.

C’est parce qu’il est deux fois plus grand que nous, qu’il nous tourmente ; avec toi et Henri il n’oserait pas.