Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/368

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son ne tardèrent pas à venir. On emporta Auguste sans connaissance, et les enfants restèrent seuls avec moi.

« Excellent Cadichon ! s’écria Jacques, c’est pourtant toi qui as sauvé la vie à Auguste ! Avez-vous vu tous avec quel courage il s’est jeté à l’eau ?

Louis.

Oui, certainement ! Et comme il a plongé pour rattraper Auguste !

Élisabeth.

Et comme il l’a habilement tiré sur l’herbe !

Jacques.

Pauvre Cadichon ! tu es mouillé !

Henriette.

Ne le touche pas, Jacques ; il va mouiller tes habits ; vois comme l’eau lui coule de partout.

— Ah bah ! qu’est-ce que ça fait que je sois un peu mouillé ? dit Jacques passant ses bras autour de mon cou ; je ne le serai jamais autant que Cadichon.

Louis.

Au lieu de l’embrasser et de lui faire des compliments, tu ferais mieux de l’emmener à l’écurie, où nous le bouchonnerons bien avec de la paille et où nous lui donnerons de l’avoine pour le réchauffer et lui rendre des forces.

Jacques.

Ceci est très vrai ; tu as raison. Viens, mon Cadichon.