Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/43

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maison pour changer d’habits et de linge. Il remonte tout mouillé sur son âne. Je riais à part moi de sa figure ridicule. Le courant avait entraîné son chapeau et ses souliers, l’eau ruisselait jusqu’à terre ; ses cheveux, trempés, se collaient à sa figure, son air furieux achevait de le rendre complètement risible. Les enfants riaient, mes camarades sautaient et couraient pour témoigner leur gaieté.

Je dois ajouter que l’âne de Charles était détesté de nous tous, parce qu’il était querelleur, gourmand et bête, ce qui est très rare parmi les ânes.

Enfin, Charles disparut, les enfants et mes camarades se calmèrent. Chacun me caressa et admira mon esprit ; nous repartîmes tous, moi en tête de la bande.