Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Caroline.

Pourquoi ta nourrice ne t’a-t-elle pas emporté ?

L’enfant.

Elle ne peut pas ; elle n’a pas de bras.

La surprise des enfants redoubla.

Caroline.

Mais alors comment peut-elle te porter ?

L’enfant.

Je monte sur son dos.

Caroline.

Est-ce que tu couches avec elle ?

L’enfant, souriant.

Oh non ! je serais trop mal.

Caroline.

Mais où couche-t-elle donc ? N’a-t-elle pas un lit ?

L’enfant se mit à rire et dit :

— Oh non ! elle couche sur la paille.

— Que veut dire tout cela ? dit Ernest. Demandons-lui de nous mener dans sa maison, nous verrons sa nourrice ; elle nous expliquera ce qu’il veut dire.

— J’avoue que je n’y comprends rien, dit Antoine.

Caroline.

Peux-tu retourner chez toi, mon petit ?

L’enfant.

Oui, mais pas tout seul ; j’ai peur des hommes noirs ; il y en a plein la chambre de grand’mère.

Caroline.

Nous irons tous avec toi ; montre-nous par où il faut aller. »