Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/68

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prendre ce que c’est qu’un médaillon de cheveux.

Pauline.

Je vous assure, maman, qu’il comprend très bien ; il m’a léché la main quand… quand… »

Pauline rougit et se tut.

La maman.

Eh bien ! pourquoi n’achèves-tu pas ? À quel propos Cadichon t’a-t-il léché la main ?

Pauline, embarrassée.

Maman, j’aime mieux ne pas vous le dire ; j’ai peur que vous ne me grondiez.

La maman, avec vivacité.

Qu’est-ce donc ? Voyons ; parle. Quelle bêtise as-tu faite encore ?

Pauline.

Ce n’est pas une bêtise, maman, au contraire.

La maman.

Alors, de quoi as-tu peur ? Je parie que tu as donné à Cadichon de l’avoine à le rendre malade.

Pauline.

Non, je ne lui ai rien donné, au contraire.

La maman.

Comment, au contraire ! Écoute, Pauline, tu m’impatientes ; je veux que tu me dises ce que tu as fait, et pourquoi tu m’as quittée depuis près d’une heure.

En effet, l’arrangement de mes poils avait été très long ; il avait fallu enlever le papier collé derrière le médaillon, ôter le verre, placer les poils, et recoller le tout.