Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/97

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ingrat, c’était lâche. J’avais eu du courage, de la modération, de la patience, de l’esprit ; et voilà quelle était ma récompense ! Après m’avoir insulté, on m’abandonnait. La mère Tranchet même, dans sa joie d’avoir une montre et cent trente-cinq francs, oubliait son bienfaiteur, ne pensait plus à sa promesse de me régaler d’une bonne mesure d’avoine, et partait avec la foule sans me donner la récompense que j’avais si bien gagnée.