Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Rosette restait un peu embarrassée de cet accueil ; le roi Charmant, voyant son embarras, s’approcha d’elle et lui demanda la permission d’être son chevalier pendant la chasse dans la forêt.

« Ce sera un grand plaisir pour moi, sire, répondit Rosette, qui ne savait pas dissimuler.

— Il me semble, dit-il, que je suis votre frère, tant je me sens d’affection pour vous, charmante princesse : permettez-moi de ne pas vous quitter et de vous défendre envers et contre tous.

— Ce sera pour moi un honneur et un plaisir que d’être en compagnie d’un roi si digne du nom qu’il porte. »

Le roi Charmant fut ravi de cette réponse ; et, malgré le dépit d’Orangine et de Roussette et leurs tentatives pour l’attirer vers elles, il ne bougea plus d’auprès de Rosette.

Après le déjeuner, on descendit dans la cour d’honneur pour monter à cheval. Un page amena à Rosette un beau cheval noir, que deux écuyers contenaient avec peine, et qui semblait vicieux et méchant.

« Vous ne pouvez monter ce cheval, princesse, dit le roi Charmant, il vous tuerait. Amenez-en un autre, ajouta-t-il en se tournant vers le page.

— Le roi et la reine ont donné des ordres pour que la princesse ne montât pas d’autre cheval que celui-ci, répondit le page.

— Chère princesse, veuillez attendre un moment, je vais vous amener un cheval digne de vous porter ; mais, de grâce, ne montez pas celui-ci.