Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/128

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quoi elle avait été élevée dans une ferme, comme quoi elle devait tout ce qu’elle savait et tout ce qu’elle valait à la fée Puissante, qui avait veillé à son éducation et qui lui donnait tout ce qu’elle pouvait désirer.

Charmant l’écoutait avec un vif intérêt et une tendre compassion.

À son tour, il lui raconta qu’il était resté orphelin dès l’âge de sept ans, que la fée Prudente avait présidé à son éducation, que c’était elle qui l’avait envoyé aux fêtes que donnait le roi, en lui disant qu’il trouverait à ces fêtes la femme parfaite qu’il cherchait.

« Je crois, en effet, chère Rosette, avoir trouvé en vous la femme parfaite dont me parlait la fée : daignez associer votre vie à la mienne, et autorisez-moi à vous demander à vos parents.

— Avant de vous répondre, chère prince, il faut que j’obtienne la permission de ma marraine ; mais croyez que je serais bien heureuse de passer ma vie près de vous. »

La matinée s’écoula ainsi fort agréablement pour Rosette et Charmant. Ils revinrent au palais faire leur toilette pour le dîner.

Rosette monta dans sa laide mansarde ; en y entrant, elle vit un magnifique coffre en bois de rose qui était ouvert et vide ; elle se déshabilla, et à mesure qu’elle ôta ses effets, ils allaient se ranger d’eux-mêmes dans le coffre, qui se referma quand tout fut placé.

Elle se recoiffa et se rhabilla encore avec soin,