Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/139

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— Me permettrez-vous d’ajouter à ma demande celle de conclure notre mariage aujourd’hui même ? car j’ai hâte de vous soustraire à la tyrannie de votre famille, et de vous emmener dans mon royaume. »

Rosette hésitait ; la voix de la fée dit à son oreille : « Acceptez. » La même voix dit à l’oreille de Charmant : « Pressez le mariage, prince, et parlez au roi sans retard. La vie de Rosette est menacée, et je ne pourrai pas veiller sur elle pendant huit jours à partir de ce soir au coucher du soleil. »

Charmant tressaillit et dit à Rosette ce qu’il venait d’entendre. Rosette répondit que c’était un avertissement qu’il ne fallait pas négliger, car il venait certainement de la fée Puissante.

Elle alla saluer le roi, la reine, ses sœurs ; aucun ne lui parla ni ne la regarda. Elle fut immédiatement entourée d’une foule de princes et de rois qui tous se proposaient de la demander en mariage le soir même ; mais aucun n’osa lui en parler, à cause de Charmant qui ne la quittait pas.

Après le repas, on descendit pour prendre les chars ; les hommes devaient monter à cheval, et les femmes conduire les chars.

On amena pour Rosette celui désigné par la reine. Charmant saisit Rosette au moment où elle sautait dans le char et la déposa à terre.

« Vous ne monterez pas dans ce char, princesse ; regardez les chevaux. »