— Ah ! tu ne le peux ? Alors, adieu ; je ne te donnerai plus aucune friandise, et je défendrai que personne dans la maison ne t’en donne jamais.
— Oh ! Madame, dit Gourmandinet en pleurant, ne soyez pas si cruelle ! Donnez-moi un autre ordre que je puisse exécuter.
— Je te répète que je veux que tu mènes Blondine près de la forêt des Lilas, et que tu l’encourages à descendre de voiture, à franchir la grille et à entrer dans la forêt.
— Mais, Madame, reprit Gourmandinet en devenant tout pâle, si la princesse entre dans cette forêt, elle n’en sortira jamais ; vous savez que c’est une forêt enchantée ; y envoyer ma princesse, c’est l’envoyer à une mort certaine.
— Une troisième et dernière fois, veux-tu y mener Blondine ? Choisis : ou bien un coffre immense de bonbons que je renouvellerai tous les mois, ou jamais de sucreries ni de pâtisseries.
— Mais comment ferai-je pour échapper à la punition terrible que m’infligera le roi ?
— Ne t’inquiète pas de cela ; aussitôt que tu auras fait entrer Blondine dans la forêt des Lilas, viens me trouver : je te ferai partir avec tes bonbons, et je me charge de ton avenir.
— Oh ! Madame, par pitié, ne m’obligez pas à faire périr ma chère maîtresse, qui a toujours été si bonne pour moi !
— Tu hésites, petit misérable ! Et que t’importe ce que deviendra Blondine ? Plus tard, je te ferai