sance, devina pourtant que c’était une ennemie dangereuse que son père retenait captive, et elle voulut se retirer et fermer la porte.
« Halte-là, Rosalie, il n’est plus en ton pouvoir de me retenir dans cette odieuse prison, d’où je ne serais jamais sortie si tu avais attendu tes quinze ans. »
Au même moment la maisonnette disparut ; la clef seule resta dans les mains de Rosalie consternée. Elle vit alors près d’elle une petite Souris grise qui la regardait avec ses petits yeux étincelants et qui se mit à rire d’une petite voix discordante.
« Hi ! hi ! hi ! quel air effaré tu as, Rosalie ! En vérité, tu m’amuses énormément. Que tu es donc gentille d’avoir été si curieuse ! Voilà près de quinze ans que je suis enfermée dans cette affreuse prison, ne pouvant faire du mal à ton père, que je hais, et à toi que je déteste parce que tu es sa fille.
— Et qui êtes-vous donc, méchante Souris ?
— Je suis l’ennemie de ta famille, ma mie ! Je m’appelle la fée Détestable, et je porte bien mon nom, je t’assure ; tout le monde me déteste et je déteste tout le monde. Je te suivrai partout, Rosalie.
— Laissez-moi, misérable ! Une Souris n’est pas bien à craindre, et je trouverai bien moyen de me débarrasser de vous.
— C’est ce que nous verrons, ma mie ; je m’attache à vos pas partout où vous irez. »