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IV

L’ARBRE DE LA ROTONDE


Rosalie admira beaucoup toutes les fleurs ; elle croyait que le prince allait soulever ou déchirer la toile de cet arbre mystérieux, mais il se disposa à quitter la serre sans en avoir parlé à Rosalie.

« Qu’est-ce donc que cet arbre si bien enveloppé, prince ? demanda Rosalie.

— Ceci est le cadeau de noces que je vous destine ; mais vous ne devez pas le voir avant vos quinze ans, dit le prince gaiement.

— Mais qu’y a-t-il de si brillant sous la toile ? Insista Rosalie.

— Vous le saurez dans peu de jours, Rosalie, et je me flatte que mon présent ne sera pas un présent ordinaire.

— Et ne puis-je le voir avant ?

— Non, Rosalie ; la reine des fées m’a défendu de vous le montrer avant que vous soyez ma femme, sous peine de grands malheurs. J’ose espérer que vous m’aimerez assez pour contenir pendant quelques jours votre curiosité. »

Ces derniers mots firent trembler Rosalie, en lui rappelant la Souris grise et les malheurs qui la menaçaient ainsi que son père si elle se laissait