Une alouette, qui se mit à chanter juste au-dessus de la tête de la petite fille, la réveilla. Elle ouvrit les yeux, regarda autour d’elle, appela sa bonne, et, se voyant seule dans un bois, se mit à pleurer.
Ourson était désolé de voir pleurer cette jolie enfant ; son embarras était très grand.
« Si je me montre, se disait-il, la pauvre petite va me prendre pour un animal de la forêt ; elle aura peur, elle se sauvera et s’égarera davantage encore. Si je la laisse là, elle mourra de frayeur et de faim. »
Pendant qu’Ourson réfléchissait, la petite tourna les yeux vers lui, l’aperçut, poussa un cri, chercha à fuir et retomba épouvantée.
« Ne me fuyez pas, chère petite, lui dit Ourson de sa voix douce et triste ; je ne vous ferai pas de mal ; bien au contraire, je vous aiderai à retrouver votre papa et votre maman. »
La petite le regardait toujours, avec de grands yeux effarés, et semblait terrifiée.
« Parlez-moi, ma petite, continua Ourson ; je ne suis pas un ours, comme vous pourriez le croire, mais un pauvre garçon bien malheureux, car je fais peur à tout le monde, et tout le monde me fuit. »
La petite le regardait avec des yeux plus doux ; sa frayeur se dissipait ; elle semblait indécise.
Ourson fit un pas vers elle ; aussitôt la terreur de la petite prit le dessus ; elle poussa un cri aigu et chercha encore à se relever pour fuir.