Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/229

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m’acquitterai-je jamais de ce que je lui dois ? Comment pourrai-je lui témoigner ma profonde reconnaissance, ma tendre affection ?

— En m’aimant toujours comme tu le fais, ma sœur, ma Violette chérie. Ah ! Si j’ai été assez heureux pour te rendre plusieurs services, n’as-tu pas changé mon existence, ne l’as-tu pas rendue heureuse et gaie, de misérable et triste qu’elle était ? N’es-tu pas tous les jours et à toute heure du jour la consolation, le bonheur de ma vie et de celle de notre excellente mère ? »

Violette pleurait encore, elle ne répondit qu’en pressant plus tendrement contre son cœur son Ourson, son frère adoptif.

« Cher Ourson, lui dit sa mère, tu es trempé ; va changer de vêtements. Violette a besoin d’une heure de repos ; nous nous retrouverons pour dîner. »

Violette se laissa coucher, mais ne dormit pas ; son cœur débordait de reconnaissance et de tendresse ; elle cherchait vainement comment elle pourrait reconnaître le dévouement d’Ourson, elle ne trouva d’autre moyen que de s’appliquer à devenir parfaite, afin de faire le bonheur d’Ourson et d’Agnella.


VI

MALADIE ET SACRIFICE


Quand l’heure du dîner fut venue, Violette se