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Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/252

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« Nous sommes perdus, Madame ! Les flammes ont gagné toute la maison ; les portes, les fenêtres sont closes ; impossible de rien ouvrir.

— Mon fils ! Mon fils ! cria Agnella.

— Mon frère ! Mon frère ! » cria Violette.

Elles coururent aux portes ; tous leurs efforts réunis ne purent les ébranler, elles semblaient murées ; il en fut de même des fenêtres.

« Oh ! mon rêve ! murmura Violette. Cher Ourson, adieu pour toujours ! »

Ourson avait été éveillé aussi par les flammes et par la fumée ; il couchait en dehors de la ferme, près de l’étable. Son premier mouvement fut de courir à la porte extérieure de la maison ; mais lui aussi ne put l’ouvrir, malgré sa force extraordinaire. La porte aurait dû se briser sous ses efforts : elle était évidemment maintenue par la fée Rageuse. Les flammes gagnaient partout. Ourson se précipita sur une échelle, pénétra à travers les flammes dans un grenier par une fenêtre ouverte, descendit dans la chambre où sa mère et Violette, attendant la mort, se tenaient étroitement embrassées ; avant qu’elles eussent eu le temps de se reconnaître, il les saisit dans ses bras, et, criant à Passerose de le suivre, il reprit en courant le chemin du grenier, descendit l’échelle avec sa mère dans un bras, Violette dans l’autre, et, suivis de Passerose, ils arrivèrent à terre au moment où l’échelle et le grenier devenaient la proie des flammes.

Ourson déposa Agnella et Violette à quelque