Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

combres, enlevons ces cendres ; et, quand nous aurons trouvé les restes de notre bien-aimé Ourson… »

Les sanglots lui coupèrent la parole ; elle ne put achever.


IX

LE PUITS


Agnella, Violette et Passerose se dirigèrent lentement vers les murs calcinés de la ferme. Avec le courage du désespoir, elles travaillèrent à enlever les décombres fumants ; deux jours se passèrent avant qu’elles eussent tout déblayé ; aucun vestige du pauvre Ourson n’apparaissait ; et pourtant elles avaient enlevé morceau par morceau, poignée par poignée, tout ce qui recouvrait le sol. En soulevant les dernières planches demi-brûlées, Violette aperçut avec surprise une ouverture, qu’elle dégagea précipitamment : c’était l’orifice d’un puits. Son cœur battit avec violence ; un vague espoir s’y glissait.

« Ourson ! dit-elle d’une voix éteinte.

— Violette, Violette chérie ; je suis là ; je suis sauvé ! »

Violette ne répondit que par un cri étouffé ; elle perdit connaissance et tomba dans le puits qui renfermait son cher Ourson. Si la bonne fée Drôlette n’avait protégé sa chute, Violette se serait brisé la