Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/266

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tête d’Ourson et celle de Violette… Bon ; enjambez ; vous y voilà ! »

Agnella, toujours pâle et tremblante, ne bougeait pas plus qu’une statue. Après avoir vu Violette en sûreté, Ourson sauta hors du puits et se précipita dans les bras de sa mère qui le couvrit de larmes et de baisers. Elle le tint longtemps embrassé ; le voir là quand elle l’avait cru mort lui semblait un rêve. Enfin Passerose termina cette scène d’attendrissement en saisissant Ourson et en lui disant :

« À mon tour donc ! On m’oublie parce que je ne m’inonde pas de mes larmes, parce que j’ai conservé ma tête et mes forces. N’est-ce pas moi pourtant qui vous ai fait sortir de ce vilain trou où vous étiez si bien, disiez-vous ?

— Oui, oui, ma bonne Passerose, je t’aime bien, crois-le, et je te remercie de nous avoir tirés du puits où j’étais, en effet, si bien depuis que ma chère Violette y était descendue.

— À propos, mais j’y pense, dites-moi donc, Violette, comment êtes-vous descendue là dedans sans vous tuer ?

— Je n’y suis pas descendue, Passerose, j’y suis tombée ; Ourson m’a reçue dans ses bras.

— Tout cela n’est pas clair, dit Passerose, il y a de la fée là dedans.

— Oui, mais c’est la bonne et aimable fée, dit Ourson. Puisse-t-elle l’emporter toujours sur sa méchante sœur ! »

Tout en causant, chacun commença à sentir des