Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/67

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Au même moment, Blondine se trouva dans un char de perles et d’or ; à sa droite était la fée ; à ses pieds était le prince Parfait qui la regardait avec bonheur et tendresse ; le char était traîné par quatre cygnes d’une blancheur éblouissante ; ils volèrent avec une telle rapidité qu’il ne leur fallut que cinq minutes pour arriver au palais du roi Bénin.

Toute la cour du roi était assemblée près de lui : on attendait Blondine. Lorsque le char parut, ce furent des cris de joie tellement étourdissants, que les cygnes faillirent en perdre la tête et se tromper de chemin. Le prince, qui les menait, rappela heureusement leur attention, et le char s’abattit au pied du grand escalier.

Le roi Bénin s’élança vers Blondine, qui, sautant à terre, se jeta dans ses bras. Ils restèrent longtemps embrassés. Tout le monde pleurait, mais c’était de joie.

Quand le roi se fut un peu remis, il baisa tendrement la main de la fée, qui lui rendait Blondine après l’avoir élevée et protégée. Il embrassa le prince Parfait qu’il trouva charmant.

Il y eut huit jours de fêtes pour le retour de Blondine ; au bout de ces huit jours, la fée voulut retourner chez elle ; le prince Parfait et Blondine étaient si tristes de se séparer que le roi convint avec la fée qu’ils ne se quitteraient plus ; le roi épousa la fée, et Blondine épousa le prince Parfait qui fut toujours pour elle le Beau-Minon de la forêt des Lilas.