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dement que sur un cheval. Il se cramponna fortement à la crête du Coq, qui commença la traversée ; la rivière était si large qu’il vola pendant vingt et un jours avant d’arriver à l’autre bord, et pendant ces vingt et un jours Henri n’eut ni faim, ni soif, ni sommeil.

Quand ils furent arrivés, Henri remercia poliment le Coq, qui hérissa gracieusement ses plumes et disparut.

Un instant après, Henri se retourna, la rivière avait aussi disparu.

« C’est sans doute le génie de la montagne qui voulait m’empêcher d’arriver, dit Henri ; mais avec le secours de la fée Bienfaisante, me voici bien près d’atteindre le but. »


III

LA MOISSON


Il marcha longtemps, longtemps mais il avait beau marcher, il n’était pas plus loin du pied de la montagne ni plus près du sommet que lorsqu’il avait passé la rivière.

Un autre enfant aurait retourné sur ses pas mais le brave petit Henri ne se découragea pas, et, malgré une fatigue extrême, il marcha vingt et un jours sans avancer davantage. Au bout de ce temps, il n’était pas plus découragé qu’au premier jour.