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IV

LA VENDANGE


Henri recommença à marcher et s’aperçut avec bonheur que chaque pas le rapprochait du haut de la montagne. En trois heures il était arrivé aux deux tiers du chemin, lorsqu’il se trouva arrêté par un mur très élevé qu’il n’avait pas aperçu ; il le longea et vit avec effroi, après trois jours de marche, que ce mur faisait le tour de la montagne, et qu’il n’y avait pas la moindre porte, la moindre ouverture par laquelle on pût pénétrer.

Henri s’assit par terre et réfléchit à ce qu’il devait faire ; il se résolut à attendre. Il attendit pendant quarante-cinq jours ; au bout de ce temps il dit :

« Dussé-je encore attendre cent ans, je ne bougerai pas d’ici ! »

À peine eut-il dit ces mots, qu’un pan de mur s’écroula avec un bruit effroyable et qu’il vit s’avancer, par cette ouverture, un géant qui brandissait un énorme bâton.

« Tu as donc bien envie de passer, mon garçon ? Que cherches-tu au-delà de mon mur ?

— Je cherche la plante de vie, Monsieur le Géant, pour guérir ma pauvre maman qui se meurt. S’il est en votre pouvoir de me faire franchir ce mur,