Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/113

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ne sais pas pourquoi, je m’ennuie et je fais des bêtises ; et on croit que ce sont des méchancetés, comme tantôt avec Mlle Tomme, que j’aime beaucoup, pourtant.

m. tocambel, d’un air moqueur.

Vous aimez beaucoup de monde, ma belle enfant ; vous m’aimez beaucoup, vous aimez votre oncle Pierre, vos trois tantes, votre grand’tante de Monclair, et pourtant il n’y paraît pas. »

Giselle rougit, hésita un instant, embrassa son père et dit :

« Je ne peux pas aimer tout le monde autant que j’aime papa, qui est si bon pour moi ; alors vous êtes tous jaloux de lui. N’est-il pas vrai, papa, ils sont jaloux ?

m. de gerville, riant et embrassant Giselle.

Cela se pourrait bien, mon cher amour, et ils peuvent bien aussi être jaloux de toi, car je t’aime plus que tout au monde.

giselle.

Même plus que maman ? »

M. de Gerville hésita ; mais, cédant aux caresses de sa fille et à ses instances, il répondit :

« Eh bien, oui, même plus que maman. »

Giselle sourit d’un air triomphant à sa mère, qui ne répondit que par un regard douloureux qu’elle jeta sur son mari et sur Giselle.