Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La soirée se prolongea assez tard ; à dix heures on servit le thé, des glaces, des gâteaux et du chocolat. L’exercice avait réveillé l’appétit ; on fit honneur à la collation. À onze heures on se sépara.

« Ma tante, nous allons vous ramener chez vous, dit Léontine.

madame de monclair.

Du tout, du tout, mon enfant ; il fait si beau ! Je m’en vais à pied avec mon ami Tocambel. Vous allez me donner le bras, j’espère bien ?

m. tocambel.

Je n’en sais rien ; vous êtes si folle, que vous me ferez passer pour un fou, et, dans la rue, vous sentez que ce n’est pas agréable.

madame de monclair.

Voyez-vous ce délicat ! Allons, vite, donnez-moi votre bras, et partons.

m. tocambel.

Je n’en puis plus ; mes jambes ne peuvent plus me porter.

madame de monclair.

Eh bien, je vous porterai ; vous serez mon bébé. Fameuse chevelure pour un bébé !

m. tocambel.

Mais, baronne, je vous dis que je ne peux plus me tenir.