qu’un bon homme de votre âge guérit les peines du cœur ? Vous savez bien qu’il n’est jamais trop tard ! Est-ce que le bon larron de l’Évangile n’était pas plus vieux que Giselle ? Ne s’est-il pas converti ? N’a-t-il pas été en paradis avec Notre-Seigneur ? Pourquoi Giselle ne ferait-elle pas comme le bon larron ? Voyons, répondez, qu’avez-vous à dire ?
Que je ne suis pas Notre-Seigneur ; que ni Léontine, ni vous, ni moi, nous n’avons, comme lui, la puissance de changer les cœurs. J’ai à dire aussi que vous êtes d’une impétuosité qui trouble, qui terrifie, et que je ne suis pas de force à lutter contre votre déluge de paroles. La tête me tourne ; je ne sais plus où j’en suis.
C’est ça ! Quand vous avez fait une gaucherie, la tête vous tourne… contre moi. Restez là ; je vais vous ramener Giselle repentante. Et toi, Léontine, n’écoute pas ce qu’il dit et attends-moi. »
Mme de Monclair rentra au salon ; Victor était embarrassé de ce qu’il avait dit et fait ; il ne regardait plus sa fille et ne lui répondait pas. Giselle était inquiète de l’air mécontent de son père.
Victor, je ne sais pas ce qui vous est arrivé,