Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/146

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madame de monclair.

Bien obéissante ?

giselle.

Pas quand je veux autre chose.

madame de monclair.

Voyons ! tu n’es ni douce, ni bonne, ni obéissante. Alors je ne m’étonne pas que ta maman et ta bonne te grondent quelquefois. Mais, du moins, tu es toujours polie avec maman et ta bonne ?

giselle.

Oh non, ma tante ; pas quand elles m’ennuient.

madame de monclair.

Ah, ah ! Après avoir été ni douce, ni bonne, ni obéissante, tu n’es même pas polie. Alors je comprends que maman te punisse… Et cela doit bien t’ennuyer d’être grondée et punie ?

giselle.

Je crois bien, ma tante. C’est assommant !

madame de monclair.

Tu as raison ! parfaitement raison ! Quand j’étais petite, cela m’ennuyait bien d’être grondée et surtout punie. C’est qu’il n’y a pas à dire : il faut bien céder ; un enfant n’est jamais le plus fort.

giselle.

N’est-ce pas, ma tante, que vous comprenez comme cela m’ennuie ?