Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/187

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— Voilà, voilà frère. Un beau lot, tu verras. »

Polichinelle lui présenta un billet et disparut en riant comme un fou. Le diable, qui était mieux élevé, salua la compagnie à droite, à gauche, au milieu, et le rideau tomba.

La musique se fit entendre ; on se mit à danser des galops, des contredanses, des rondes ; quand les enfants se sentirent fatigués, on se mit à table ; un excellent dîner fut servi ; les enfants le mangèrent de bon appétit ; les parents furent servis après les enfants, pendant la loterie. Les lots étaient jolis ; les billets de Polichinelle gagnaient des choses charmantes ; les billets du diable gagnaient des lots absurdes : des verges, des carottes, des oignons, des navets, pommes de terre, cailloux, clous, vieux chiffons, etc. À la suite de tous les lots, arriva celui de M. Tocambel. Mme de Monclair voulut l’ouvrir elle-même malgré les réclamations de M. Tocambel.

« Je ne veux pas, disait-il ; vous allez me jouer quelque tour ; je vous dis que je veux ouvrir mon paquet moi-même ; donnez-moi cela, baronne ; cela m’appartient ; vous n’avez pas le droit d’y toucher.

madame de monclair.

Ah ! je n’ai pas le droit, mon bonhomme. Vous croyez cela. Je me le donne, moi. »