complaisante, imitez votre fille, qui a eu le courage d’écouter la voix de sa conscience et de s’infliger une punition qu’elle croyait méritée ; et toi, ma courageuse Giselle, continue à te traiter avec sévérité et justice, pour devenir parfaite. »
Mme de Monclair embrassa Giselle et sortit avec M. Tocambel, qu’elle se mit à persécuter aussitôt qu’ils eurent quitté l’appartement.
« J’aime beaucoup ma tante, dit Giselle au bout d’un instant.
Et moi, cher amour, m’aimes-tu ?
— Certainement, papa, répondit Giselle avec froideur.
Autant que ta tante, j’espère bien ?
— Oui, papa », dit Giselle avec hésitation.
Le père s’aperçut que Giselle avait hésité.
« Giselle, reprit-il avec inquiétude, est-ce que… tu m’aimerais moins que ta tante, par hasard ?
Je ne sais pas, papa. Je respecte beaucoup ma tante, et j’ai confiance en elle.
Et moi, est-ce que je ne t’inspire pas la même confiance ?