Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/243

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pierre.

De mettre Giselle au couvent jusqu’après sa première communion ; elle a près de onze ans, elle aurait deux années de couvent qui lui feraient grand bien ; elle en sortirait corrigée de sa désobéissance, de sa violence et de son impertinence.

léontine.

Jamais, jamais, Pierre ! Non, jamais je ne me séparerai de ma fille.

pierre.

Dans ce cas, il faut que tu te résignes ou bien à être plus que ferme, en raison des habitudes prises dès l’enfance de Giselle et qui sont difficiles à réformer ; ou bien à laisser Giselle faire toutes ses volontés et devenir de plus en plus mauvaise, impertinente et insupportable. Choisis entre les deux ; il n’y a pas d’autre résultat possible.

léontine.

Pierre, tu es trop décourageant ; je vais aller voir ma tante de Monclair ; elle me donnera un conseil moins dur que le tien.

pierre.

Essaye, ma bonne Léontine. Tant mieux si elle peut te venir en aide avec des moyens plus doux. Mais le mal est ancien ; il date presque de la naissance de Giselle ; la réforme n’est pas facile.