le passé. Je veux savoir maintenant ce que tu sens, ce que tu penses, ce que tu crains, ce que tu espères. Pour commencer par le commencement, dis-moi pourquoi tu as écrit ces injures contre Mlle Rondet.
Parce que je m’étais trop contenue pendant la dernière leçon ; elle m’avait ennuyée en me faisant recommencer vingt fois une phrase que j’avais mal faite, disait-elle. Elle m’avait taquinée tout le temps ; pour me venger, j’ai écrit ce papier qu’elle a trouvé dans mon tiroir.
Pourquoi l’as-tu fait voir à tes amies ?
Parce que je leur en avais parlé la veille ; elles ont trouvé l’idée drôle, et nous devions toutes lire ces portraits aux Champs-Élysées, ce matin.
Et aucune de vous n’a songé à la méchanceté d’une pareille lecture ?
Non, ma tante ; je ne trouve pas que ce soit méchant. Elles nous ennuient tant ces maîtresses, qu’il faut bien s’en venger un peu.
Elles vous ennuient pour votre bien, en vous