Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/259

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giselle.

Me renvoyer ! Ah ! par exemple ! si les religieuses croient que je me laisserai renvoyer comme une pauvresse !

madame de monclair.

Il faudrait bien t’en aller, si elles le voulaient.

giselle.

Pas du tout ! Je m’arrangerai si bien qu’elles ne pourront pas me renvoyer.

madame de monclair.

C’est ce que nous verrons si tu y entres. Tu ne seras pas la plus forte, je t’en préviens.

giselle.

Quand je veux quelque chose, ça se fait. Et si je veux entrer au couvent, on ne m’en fera pas sortir.

madame de monclair.

Tu en sortiras, ma fille, c’est moi qui te le dis. »

Mme de Monclair quitta le salon : « Je la tiens ! se dit-elle, pourvu que les parents me laissent faire ! En la taquinant un peu sur sa sortie forcée du couvent, elle y entrera pour nous faire pièce, et elle prendra l’habitude d’obéir, de céder, de travailler ; on lui parlera religion, charité, douceur et bonté ; et dans deux ans nous aurons une Giselle corrigée. »