Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/269

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Elles achetèrent au magasin du Louvre ce qu’il fallait à Giselle pour son trousseau ; de là elles allèrent choisir des petits souvenirs que la tante engagea Giselle à donner à ses parents et à sa bonne. Elles revinrent à la maison les mains pleines ; Giselle était radieuse ; Mme de Monclair était gaie et satisfaite. Léontine était encore seule ; son mari n’était pas rentré.

La joie de Giselle, son enthousiasme du couvent et de ses nouvelles amies, remplirent Léontine de tristesse. Mme de Monclair chercha en vain à la distraire ; la pensée de perdre sa fille pour deux ans lui faisait saigner le cœur ; elle contemplait Giselle avec amour et avec douleur. M. de Gerville rentra enfin Giselle courut à lui.

« Papa, dit-elle en l’embrassant, m’aimez-vous ?

m. de gerville.

Si je t’aime, mon amour, mon ange ! Oui, je t’aime, et t’aimerai toujours.

giselle.

Alors, papa, voulez-vous m’accorder une chose qui me rendra bien heureuse ?

m. de gerville.

Tout ce que tu voudras, cher ange. Parle, que demandes-tu ?