Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/353

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Giselle le regarda avec surprise.

giselle.

Mais vous mourrez d’ennui, et votre femme aussi. Jamais vous ne trouverez une femme qui voudra s’enterrer à la campagne pendant huit mois.

julien.

Peut-être que si.

giselle.

Je sais bien que vous ne le ferez pas ; si je vous croyais, j’en serais effrayée.

julien.

Comment effrayée ? En quoi mes goûts peuvent-ils vous effrayer ?

giselle.

Oh ! vous savez bien que je comprends parfaitement pourquoi vous dites tout cela. Ma tante Blanche vous a conseillé de me demander à maman parce qu’on veut me marier et qu’elle sait que je ne dirai pas non ; et vous voulez à présent voir ce que je dirai quand vous me menacez de me faire passer huit mois dans une terre assommante, en y vivant comme des sauvages.

julien.

Vous avez à peu près deviné, Giselle, et je suis très touché de la franchise avec laquelle vous m’annoncez votre consentement au projet de votre