Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/360

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m. de gerville.

Je te laisse absolument libre de choisir celui que tu voudras, mon cher ange. Ne te presse pas, et ne te décide qu’après avoir pris le temps de réfléchir.

giselle.

Je suis fâchée que vous m’ayez parlé de ce duc de Palma. J’aurais épousé Julien avec grand plaisir, et je crois qu’il serait parvenu à me rendre raisonnable.

m. de gerville.

Tu n’as pas besoin de Julien pour être raisonnable, mon cher ange.

giselle.

Je sais bien ce que je dis ; vous ne pouvez pas me juger mais moi je me juge très bien quand je suis dans mes moments sérieux.

m. de gerville.

Que veux-tu que je réponde au duc ?

giselle, riant.

Dites-lui qu’il attende.

m. de gerville.

Mais ce n’est pas une réponse.

giselle, sèchement.

C’est la mienne ; je n’en fais pas d’autre. »

Giselle rentra au salon d’un air triomphant.