Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/61

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georges.

Tenez, maman, prenez.

noémi.

Non, mon enfant, puisque tu es si fort, verses-en toi-même dans mon verre. »

Georges aurait mieux aimé ne pas verser lui-même ; il commençait à sentir que c’était trop lourd pour ses forces et il craignit de répandre de l’eau. Mais il ne voulut pas l’avouer et il leva le pot à deux mains. Malgré toutes ses précautions, il pencha le pot plus vite qu’il n’aurait voulu ; le verre se trouva en un instant si bien rempli que la table fut inondée, que l’eau coula de tous côtés et que les beaux habits de Georges furent trempés. Sa maman le regarda.

« Eh bien, Georges, avais-je raison de te dire que tu n’étais pas assez fort ? »

Le pauvre Georges était rouge et honteux. Sa mère lui prit le pot à eau des mains ; aidée de Laurence et de Blanche, elle épongea, essuya tout ce qui avait été mouillé. Isabelle crut aider beaucoup en épongeant avec son petit mouchoir ; elle profita d’une si bonne occasion pour laver sa petite chaise en velours bleu.

blanche.

Ah ! mon Dieu, Isabelle ! Que fais-tu ? ta chaise est trempée.